Une résilience financière nécessaire pour le marché immobilier

Comment le ralentissement du marché immobilier, les risques de catastrophe, la réassurance et la gestion des taux d’intérêt peuvent-ils affecter la résilience financière?

8 juillet 2024

Ralentissement du marché immobilier

Tour d’horizon

La combinaison de l’augmentation du prix des propriétés, de l’endettement des ménages, du ralentissement économique et de la hausse des taux d’intérêt a fait augmenter significativement la pression financière sur les emprunteurs hypothécaires résidentiels. Étant donné qu’une proportion de ces emprunteurs hypothécaires n’a pas encore pleinement subi les effets des hausses des taux d’intérêt des dernières années, cette pression pourrait continuer de s’accentuer dans le futur. En outre, si les revenus disponibles des emprunteurs diminuent en raison d’une détérioration des conditions économiques, cela pourrait entraîner une augmentation des pertes sur ces hypothèques, ce qui pourrait avoir affecté négativement les consommateurs, les institutions financières et l’ensemble de l’économie québécoise. 

Actions de l’AMF

Pour contrôler les risques que pose l’activité d’octroi de prêts hypothécaires résidentiels et pour mieux protéger les emprunteurs et les investisseurs, l’AMF a précisé ses attentes, par le biais de sa ligne directrice du même nom,  lesquelles découlent de l’obligation légale de suivre des pratiques de gestion saine et prudente.  

Face à l’environnement économique marqué par une augmentation des taux d’intérêt et une inflation persistance, l’AMF a émis un avis (pdf - 163 Ko)Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtreMise à jour effectuée le 15 février 2024, en février dernier, qui se voulait un rappel prudentiel destiné aux institutions financières à l’égard des pratiques relatives à certaines catégories de prêts, notamment l’octroi de crédit dans le marché immobilier commercial. 

L’AMF surveille l’impact financier pour les institutions financières les plus exposées à une éventuelle augmentation des pertes sur les hypothèques résidentielles. 

Risque de catastrophe et réassurance

Tour d’horizon

Les assureurs de dommage sont confrontés à un risque croissant de catastrophes, comme en témoigne l’augmentation de la fréquence et de l’ampleur des événements catastrophiques des dernières années. 

Ainsi, une gestion saine et prudente de ces risques est plus que jamais primordiale afin d’assurer la pérennité des assureurs de dommage et, par le fait même, la protection des consommateurs. En ce sens, la réassurance constitue un des outils de gestion des risques les plus importants, car elle permet aux assureurs de dommages de céder une partie de leur exposition et de conserver uniquement les pertes potentielles correspondantes à leurs appétits de risque. 

Toutefois, la tarification et les clauses déterminant les risques réassurables évoluent d’année en année, et ce, de façon parfois significative. Face à cela, l’AMF désire s’assurer que les pratiques de gestion dans ce domaine demeurent saines et prudentes et que les assureurs s’adaptent rapidement au contexte et à l’environnement pour assurer leur solidité financière.

Travaux prévus

Dans ce contexte, l’AMF entreprendra des travaux de surveillance par le biais d’analyses transversales portant sur les diverses pratiques de gestion touchant la réassurance et l’exposition aux risques catastrophiques des assureurs de dommages. 

Risques liés à la gestion des taux d’intérêt

Tour d’horizon

L’augmentation des taux d’intérêt dans les dernières années a remis de l’avant l’importance pour les institutions financières d’adopter des pratiques de gestion saine et prudente en matière de gestion des taux d’intérêt. D’ailleurs, il est à noter que la gestion déficiente des risques de taux d’intérêt s’est avérée l’une des principales causes des faillites des banques américaines, qui ont eu lieu en 2023. 

Outre les taux d’intérêt élevés observés récemment, de nouvelles réalités ont également des répercussions sur la gestion des risques de taux d’intérêt par les institutions financières. Ainsi, les institutions de dépôts doivent adapter leurs pratiques en raison de l’évolution des comportements des consommateurs, et ce, en raison des nouvelles technologies et de l’accessibilité accrue à une gamme élargie de produits.  

Les assureurs, particulièrement les assureurs de personnes, doivent également s’adapter à une nouvelle réalité, soit l’implantation de la nouvelle norme comptable IFRS 17 Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. L’un des aspects importants de cette nouvelle norme concerne les changements aux pratiques d’évaluation du passif actuariel, le dissociant davantage de l’évaluation des actifs. Face à cela, les assureurs sont tenus de revoir leurs pratiques de gestion des risques de taux d’intérêt et, potentiellement, accepter une volatilité plus élevée de leurs résultats financiers.   

Actions de l’AMF

L’AMF surveillera la mise en œuvre des attentes énoncées dans sa nouvelle ligne directrice sur la gestion du risque de taux d’intérêt. De plus, l’évolution des pratiques de gestion pour les assureurs les plus affectés par la nouvelle norme comptable fera l’objet de travaux de surveillance.