Le déclin cognitif avec l'âge
Une saine gestion financière nécessite de prévoir le pire. C’est d’ailleurs lorsque tout va bien qu’il est temps de prévoir.
La prévoyance peut notamment éviter que certaines décisions financières prises dans des conditions difficiles soient lourdes de conséquences.
Voici quelques pistes pour orienter les discussions avec vos proches.
Parlez-en avec vos parents ou vos proches vieillissants
Le sujet est délicat, mais incontournable dans la mesure où l’on souhaite que les choses se passent bien.
Quelques pistes pour lancer la discussion
Vous pouvez profiter d’une situation ou d’un cas vécu pour en parler. Par exemple, quelqu’un de votre entourage a-t-il récemment vécu une mauvaise expérience parce que les choses n’avaient pas été bien planifiées? Une connaissance, un voisin, un ami est-il devenu inapte récemment?
Vos parents ou vos proches vieillissants seront sans doute rassurés de savoir que vous serez là en cas de besoin et que vous souhaitez que les choses soient faites comme ils l’entendent.
Rappelez-leur qu’accepter de l’aide ne veut pas dire que l’on n’a plus le contrôle sur ses finances. C’est plutôt une façon pour les personnes vieillissantes d’assurer la bonne continuation de la gestion de leurs finances personnelles tout en se protégeant de la fraude financière et des conséquences indésirables.
10 questions à poser pour orienter la discussion quand tout va bien
- À quel endroit sont leurs documents importants?
- Avec quelle(s) institution(s) financière(s) font-ils affaire?
- Quelles sont leurs dépenses mensuelles (obligations financières, facturation de services, etc.), et comment font-ils le paiement de leurs différentes factures (paiements préautorisés, chèques, virements bancaires)?
- Quelles sont les noms et coordonnées de leurs comptable, représentant ou planificateur financier?
- D’où proviennent leurs revenus (régime(s) de retraite, placements enregistrés (REER, CELI, FERR, etc.) et non enregistrés)?
- Ont-ils des revenus de sources gouvernementales (Régime de rentes du Québec, pension de la Sécurité de la vieillesse, supplément de revenu garanti, etc.)?
- Ont-ils d’autres sources de revenu (revenus de location, revenus d’entreprise, etc.)?
- Ont-ils des polices d’assurance (assurance maladie complémentaire, assurance vie, assurance habitation, assurance auto, etc.)?
- Ont-ils un mandat de protection (mandat en cas d’inaptitude)?
- Le mandat a-t-il été préparé par une étude légale? Si oui, quelles sont les coordonnées du notaire?
Et si le déclin cognitif se fait déjà sentir…
Vous êtes préoccupé par la situation financière d’un parent ou d’un proche? Vous croyez observer chez cette personne des signes de déclin ou de vulnérabilité? Vous pensez qu’il est urgent d’agir?
Savoir reconnaître les signes avant-coureurs est un atout.
Quelques exemples de signes qui ne trompent pas
- La personne laisse traîner des enveloppes sans les avoir ouvertes ou accumule des factures impayées;
- La personne perd ses documents;
- La personne fait plusieurs achats inhabituels avec sa carte de crédit;
- La personne accumule ou achète des biens dont elle n’a pas besoin ou encore achète des choses qu’elle avait déjà;
- Il y a un manque à gagner ou les fonds dans les comptes courants sont insuffisants pour régler les dépenses courantes;
- La personne ne parvient pas à faire des calculs simples ou encore à comprendre des concepts financiers de base.
Trop tard pour prévoir?
Un événement révélateur est survenu, la planification n’a pas été faite à temps. Que faire?
Lorsque l’état d’une personne change et qu’on croit qu’elle n’est plus en mesure de prendre soin d’elle-même et de gérer ses finances personnelles, il faut comprendre que cette personne est probablement en état d’inaptitude.
Il serait donc le temps de prendre les mesures juridiques de protection nécessaires :
Si la personne a déjà rédigé un mandat de protection, il s’agira de faire reconnaître la conformité de celui-ci (le faire homologuer). La demande d’homologation peut être faite à un notaire ou encore à la Cour supérieure du district judiciaire où habite la personne inapte.
Si la personne n’a pas fait de démarches, il faudra voir ce qu'il est possible de faire.
Le tribunal ou un notaire convoquera alors une assemblée de proches, parents et amis, pour déterminer qui s’occupera des affaires de la personne inapte. Le tribunal tiendra compte de l'avis de l’assemblée formée. Il donnera ensuite son opinion au sujet de la personne qui serait la mieux placée pour s'occuper de la personne inapte et de la gestion de ses affaires et désignera un tuteur ou un curateur, selon le degré d'incapacité.
Si aucune personne de l’entourage ne peut s’occuper de ses affaires, c’est le Curateur public qui en prendra la responsabilité.
Pour plus d’information, consultez le site Web du Curateur public Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.
Il est beaucoup plus simple de prévenir que d’attendre qu’une personne soit inapte, d’où l’importance de ne pas hésiter à aborder la question avec vos parents et vos proches vieillissants.
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