Octobre - Mois de l'éducation des investisseursLes Québécois reconnaissent leur responsabilité en matière d'investissement mais agiraient peu en ce sens

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Montréal – Dans la foulée de la publication des résultats du sondage « Indice ACVM des investisseurs » des Autorités canadiennes en valeurs mobilières, l’Autorité des marchés financiers a effectué une analyse des données recueillies au Québec qui lui permet d’établir le profil de l’investisseur québécois.

Le profil de l'investisseur québécois
L’investisseur québécois est plus passif et prudent que ses compatriotes canadiens. Il négocie moins et a tendance à choisir des placements qui offrent des rendements moins élevés et qui présentent moins de risques.

Paradoxalement, même s'ils reconnaissent l'importance de s'informer avant d'investir (83 % sont en accord avec cet énoncé), une importante majorité de Québécois ne le font pas. En fait, 78 % des Québécois (contre 66 % des Canadiens) n'ont fait aucune forme de recherche sur l'épargne et les investissements au cours des 12 derniers mois. Dans 57 % des cas, soit le plus haut taux au Canada, l'investisseur québécois n'a effectué aucune recherche personnelle avant de conclure son dernier investissement.

En fait, l'investisseur québécois semble avoir assez confiance en sa capacité de prendre de bonnes décisions financières. C’est au Québec que l’on trouve le plus fort pourcentage de personnes se disant très ou assez confiantes au moment de prendre une décision financière (58 %). Le sondage révèle aussi qu’une grande majorité des investisseurs québécois (72 %) n'ont pas de planification financière. Pourtant, 66 % d'entre eux admettent qu'il serait important d'en avoir une.

Près d’un Québécois sur deux a un conseiller financier (45 %). Pour les Québécois qui en ont un, la quasi totalité (93 %) se disent bien à l’aise de parler de leurs préoccupations avec leur conseiller financier.

Les Québécois sont-ils plus vulnérables à la fraude?
Bien que les Québécois soient proportionnellement plus nombreux (54 %) que les Canadiens (45 %) à croire que la fraude financière est chose commune dans leur province, les résultats du sondage semblent démontrer qu’ils ne sont pas plus vulnérables à la fraude financière que l’ensemble des Canadiens.

Il est intéressant de noter que les Québécois semblent moins importunés par les approches frauduleuses par courriel (SPAM) que le reste des Canadiens (55 % au Québec contre 70 % au Canada). Le fait que ces approches soient généralement diffusées en anglais pourrait expliquer en partie ce résultat. Au Québec, les tentatives de fraude semblent principalement se présenter par l'intervention d'un proche ou d'une personne en qui l’on a confiance.

Il importe de mentionner que l’investisseur québécois présente des caractéristiques qui le rendent, dans une certaine mesure, plus vulnérable à la fraude, notamment le fait qu’il aime participer à des concours et jouer à la loterie. Aussi, comme nous l’avions observé lors d’un précédent sondage en 2007, une plus forte proportion de Québécois continuent de croire que l'une des façons de faire de l'argent à la Bourse est de négocier à partir d'informations privilégiées (31 % contre 23 % au Canada).

Et, dénoncent-ils la fraude?
Dans les faits, seulement 24 % des Québécois ayant fait l’objet d’une approche frauduleuse l'ont dénoncée aux autorités, l'un des taux les plus faibles au pays. On doit toutefois mentionner qu’ils sont de plus en plus nombreux à passer de la parole aux actes; en 2007, un plus faible taux de Québécois (17 %) dénonçaient les tentatives de fraude. Paradoxalement, les Québécois sont en proportion plus nombreux à prétendre qu'il est important de rapporter toute tentative de fraude (83 % contre 78 % au Canada) et à être informés de la présence d’un régulateur dans leur province (46 % contre 38 % au Canada).

L'éducation financière auprès des jeunes
Les Québécois considèrent que le conseiller financier est la personne idéale pour informer les jeunes sur les finances et l'investissement. Ils considèrent en deuxième lieu que c’est à l'école, de préférence au secondaire, que ces notions devraient être enseignées aux jeunes. Finalement, même si 3 parents sur 4 considèrent qu'il est très important d'enseigner les finances personnelles à leurs enfants, moins de la moitié d’entre eux (48 % au Québec contre 46 % au Canada) l’ont fait.

« Bien qu’ils connaissent les principes de base en investissement, l’importance de planifier leur retraite et de dénoncer les approches frauduleuses, les investisseurs québécois ne semblent pas agir en ce sens. Il importe que les Québécois développent des réflexes qui leur permettent d’investir de façon éclairée et de se prémunir contre la fraude », a affirmé Anne-Marie Poitras, surintendante de l’assistance à la clientèle et de l’indemnisation de l’Autorité des marchés financiers. « Aussi, cette grande confiance que les Québécois ont en leur capacité de prendre de bonnes décisions financières, les rend aussi plus vulnérables à la fraude. Le sondage des ACVM démontre d’ailleurs que les victimes de fraude sont souvent celles qui se prétendent très familières avec les notions d’épargne et d’investissement ».

L'Autorité des marchés financiers est l’organisme de réglementation et d'encadrement du secteur financier du Québec.

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