4 étapes pour planifier sa retraite

Planifier sa retraite le plus tôt possible offre des avantages importants :

  • Réduit le stress financier;
  • Simplifie le choix du moment où l’on arrêtera de travailler;
  • Permet de gagner en indépendance et en liberté;
  • Facilite l’accumulation des sommes nécessaires pour vivre la retraite souhaitée.

Voici 4 étapes à suivre pour vous aider dans ce projet :

À la retraite, vous pourriez disposer de plusieurs sources de revenu.

Des sources de revenu gouvernementales

Le Régime de rentes du Québec (RRQ)

Le régime de base

Le RRQ procure une rente imposable versée chaque mois par le gouvernement du Québec. Le montant de la rente dépend du nombre d’années de cotisation et des revenus de travail en fonction desquels vous avez cotisé. Vous pouvez commencer à recevoir cette rente quand vous le désirez entre 60 et 70 ans. Toutefois, plus vous attendez avant d’en faire la demande, plus la rente sera élevée.

Le régime supplémentaire

Ce régime entre graduellement en vigueur de 2019 à 2025. Grâce à une augmentation des cotisations, ce régime pourra verser des rentes plus importantes. Ce changement s’appliquera progressivement selon le nombre d’années durant lesquelles vous aurez cotisé à ce nouveau régime. Ainsi, le plein effet sur les rentes aura lieu vers 2065. Pour plus d’information sur le sujet, consultez la section Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre qui y est consacrée sur le site Web de Retraite Québec.

La pension de la Sécurité de la vieillesse (SV)

La SV est une rente imposable versée chaque mois par le gouvernement du Canada aux personnes âgées de 65 ans ou plus.

Notez que vous pouvez reporter le versement de la SV jusqu’à 5 ans après la date où vous y êtes admissible. Reporter votre SV pourrait vous permettre d’obtenir des versements plus élevés, de l’ordre de 7,2 % par année. 

Pour plus de détails, consultez la section Pensions publiques Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre du Gouvernement du Canada.

Le Supplément de revenu garanti (SRG)

Le gouvernement du Canada peut vous verser cette rente mensuelle non imposable si votre revenu de retraite est peu élevé et que vous recevez la pension de la Sécurité de vieillesse (SV). Ainsi, tant que vous reportez la SV, vous ne serez pas admissible au SRG.

Pour plus de détails, consultez la section Pensions publiques Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre du Gouvernement du Canada.

L’Allocation

L’Allocation est une rente mensuelle non imposable qui peut être versée par le gouvernement du Canada au conjoint d’un prestataire du Supplément de revenu garanti. Pour y avoir droit, vous devez notamment être âgé de 60 à 64 ans et disposer de faibles revenus.

L'Allocation au survivant

L’Allocation au survivant est une rente mensuelle non imposable qui peut être versée par le gouvernement du Canada aux veufs âgés de 60 à 64 ans qui disposent de faibles revenus.

Des sources de revenu offertes par un employeur

Un régime complémentaire de retraite offert par un employeur (fonds de pension)

Un régime complémentaire de retraite est un régime auquel un employeur cotise, seul ou avec ses employés, afin de vous procurer un revenu de retraite. Ce dernier sera imposable à la retraite. Toutefois, les sommes versées à un régime de retraite sont déductibles d’impôt. Tant que les sommes demeurent dans le régime, elles s’accumulent à l’abri de l’impôt, dans une caisse distincte des avoirs de l’employeur. Des maximums de contribution s’appliquent.

Voici les principaux types de régimes de retraite :

  • Le régime à cotisations déterminées

    Ce régime fixe les cotisations que vous et votre employeur devrez y verser. Les règles du régime indiquent qui décide des placements à faire : l’administrateur du régime, vous ou l’administrateur et vous. Le montant des prestations que vous toucherez à la retraite dépendra des sommes investies et des rendements que le régime aura obtenus.

  • Le régime de retraite simplifié (RRS)

    Ce régime à cotisations déterminées ressemble à un REER en ce sens que vous choisissez les placements que vous faites. Il existe toutefois une différence importante entre un RSS et un REER, puisque l’employeur cotise à un RRS. Une institution financière administre le régime.

  • Le régime à prestations déterminées

    Dans ce type de régime, le montant des prestations que vous recevrez à la retraite est déterminé dès le départ. Par exemple, le régime pourrait prévoir de vous verser 2 % du salaire que vous aviez avant de prendre votre retraite, multiplié par le nombre d’années de travail. Un employé qui travaille 30 ans pour un employeur qui offre ce type de régime aura donc droit à une rente de 2 % x 30 ans, soit 60 % de son salaire. Si son salaire était de 45 000 $, il touchera une rente annuelle de 27 000 $.

    Les sommes que vous recevrez d’un régime à prestations déterminées à la retraite ne dépendent pas directement des rendements des placements. Vous ne décidez d’ailleurs pas de la manière d’investir cet argent. Si le rendement de vos placements est insuffisant pour payer la rente prévue, l’employeur doit combler la différence. Le montant de vos cotisations annuelles à ce régime pourra toutefois être revu au besoin. 


  • Le régime de retraite à prestations cibles (RRPC)

    Ce régime comporte à la fois des caractéristiques du régime à cotisations déterminées et du régime à prestations déterminées.

    Comme pour un régime à cotisations déterminées :

    • La rente de retraite dépend de la situation financière du régime. Elle ne peut pas dépendre du nombre d’années de travail.
    • Les cotisations de l’employeur se limitent à celles prévues au régime. Si les cotisations sont insuffisantes pour payer les rentes prévues, la rente de retraite peut être réduite, qu’elle ait commencé à être versée ou non.

    Comme pour un régime à prestations déterminées :

    • Le RRPC indique le montant de la rente de retraite prévue (cible).
    • À la retraite, le RRPC verse une rente viagère.

    Le régime prévoit à l’avance les cotisations que votre employeur devra y verser, ou la méthode pour les calculer, ainsi que les vôtres, si applicable.

Le REER collectif

Le REER collectif ressemble à un regroupement de REER individuels. Il est émis par une institution financière. Les participants à ce régime cotisent par déduction automatique sur la paie et bénéficient d'une réduction d'impôt immédiate. L’employeur peut y cotiser.

Le régime volontaire d'épargne-retraite (RVER)

Le RVER est un régime d’épargne-retraite qui permet aux employés de cotiser pour leur retraite grâce à une retenue sur leur salaire. L’employeur peut y cotiser.

Notez que si votre employeur ne vous offre pas de RVER, vous pouvez néanmoins y souscrire en contactant un administrateur autorisé.

Consultez le registre – RVER

L'épargne personnelle

Le régime enregistré d'épargne-retraite (REER)

Le REER est un régime qui permet d’investir en économisant de l'impôt, le plus souvent en prévision de la retraite.

Fonctionnement général du REER, sauf exception :

  • Ajouter de l’argent à votre REER (cotiser) réduit vos impôts;
  • Votre investissement fructifie à l’abri de l’impôt;
  • Vous payez des impôts sur les sommes que vous retirez de votre REER.

Apprenez-en plus sur les REER et les conditions qui s'appliquent.

Le compte d'épargne libre d'impôt (CELI)

Le CELI vous permet de faire fructifier un investissement à l'abri de l'impôt.

Fonctionnement général du CELI, sauf exception :

  • Ajouter de l'argent à votre CELI (cotiser) ne réduit PAS vos impôts;
  • Votre investissement fructifie à l'abri de l'impôt;
  • Vous ne payez PAS d'impôts sur les sommes que vous retirez de votre CELI.

Apprenez-en plus sur les CELI et les conditions qui s'appliquent.

Les rentes

Pour plus d'information, visitez notre page sur les rentes.

Les hypothèques inversées (emprunts garantis par votre résidence)

Pour plus d'information, visitez notre page sur les hypothèques inversées.

Autres

Plusieurs autres sources de liquidité existent, comme l’épargne non enregistrée (à l’extérieur d’un REER, d’un CELI ou d’un régime de retraite, par exemple), les revenus de location, les revenus d’entreprise, etc.

Apprenez en plus sur les placements disponibles dans la section Investissements 

Pour estimer votre profil d’investisseur, utilisez notre questionnaire

Se connaître pour bien planifier

Pour bien planifier, vous devez vous connaître. Vous devez notamment déterminer quel niveau de vie vous conviendra pendant votre retraite.

De façon très simplifiée, si vous désirez conserver votre niveau de vie à la retraite, vous pourriez avoir besoin d’environ 70 % de votre revenu annuel brut moyen de vos trois dernières années de travail. Certains auront besoin de plus, et d’autres, de moins d’argent. Cette proportion de 70 % demeure donc théorique et dépend de plusieurs facteurs, comme votre situation financière personnelle.

Pour déterminer vos dépenses à la retraite, vous pourriez utiliser nos grilles budgétaires en y inscrivant les dépenses que vous prévoyez faire durant une année de retraite. En divisant vos dépenses annuelles prévues par votre revenu annuel brut, vous aurez une idée du pourcentage de revenu dont vous aurez besoin à la retraite.

Par exemple : vous remplissez les grilles de budget et vous estimez à 35 000 $ les sommes requises pour chaque année de retraite. Votre revenu brut actuel est de 50 000 $, alors 35 000 $ / 50 000 $ = 70 %. À votre retraite, vous pourriez donc avoir besoin de 70 % du revenu que vous gagnez actuellement.

Avertissement

Les conséquences d’une retraite précoce

Plus vous prendrez votre retraite tôt :

  • moins vous aurez de temps pour mettre de côté les sommes requises;
  • moins vous bénéficierez du rendement de vos placements;
  • plus vous devrez répartir vos économies, puisque votre retraite durera plus longtemps;
  • plus vos revenus de retraite subiront les effets de l’inflation.

Ainsi, vous devrez mettre beaucoup plus d’argent de côté chaque année. Rappelez-vous aussi que vous ne pourrez pas percevoir la rente du Régime de rentes du Québec avant 60 ans. De plus, si vous décidez de la percevoir avant 65 ans, elle sera réduite d’un facteur variant entre 0,5 % et 0,6 % pour chaque mois compris entre l’âge auquel vous commencerez à la percevoir et 65 ans.

Pour sa part, la pension de la Sécurité de la vieillesse ne peut pas être perçue avant 65 ans.

Fin de l'avertissment

Plusieurs outils Web gratuits, comme SimulR Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, vous permettent d’estimer combien vous devriez investir pour atteindre vos objectifs financiers de retraite.

Pour calculer combien épargner pour la retraite, vous devez tenir compte de l’inflation et de la possibilité de vivre plus vieux que prévu.

L'inflation

L'inflation constitue une hausse généralisée du prix des biens et des services à la consommation. Si vos revenus de retraite ne sont pas indexés, s’ils n’augmentent pas pour tenir compte de l’inflation, leur pouvoir d’achat diminuera au fil du temps.

Voyons le cas de Charles, qui prend sa retraite à 60 ans avec un revenu équivalant à 70 % de son revenu annuel brut moyen des trois dernières années. Le tableau suivant montre l’effet d’un taux annuel d’inflation de 2 % sur son pouvoir d’achat. Le pouvoir d’achat est la capacité d’acheter des biens et des services. Nous supposons que ses revenus de retraite ne sont pas indexés.

L’effet d’un taux annuel d’inflation de 2 % sur le pouvoir d’achat de Charles
Nombre d’années de retraite Âge de Charles Pouvoir d’achat (si ses revenus ne sont pas indexés)
0 (début de la retraite) 60 ans 70 % de son salaire
10 ans 70 ans 57 % de son salaire
20 ans 80 ans 47 % de son salaire
30 ans 90 ans 39 % de son salaire

Pour mesurer de façon approximative l’impact de l’inflation sur le rendement d’un investissement, il suffit de soustraire le taux d’inflation annuel du taux de rendement annuel. Par exemple, si vous avez investi dans un certificat de placement garanti (CPG) qui rapporte 1,5 % et que l'inflation est de 2 %, votre taux de rendement réel (après inflation) est d’environ -0,5 %.

En d’autres termes, dans cet exemple, en tenant compte de l’inflation, vous « perdez » de l’argent au fil du temps. En effet, l’inflation cumulée au cours des années abaissera votre pouvoir d’achat. Lorsque vos revenus augmentent moins que l’inflation, votre pouvoir d’achat diminue.

Pour bien voir les sommes accumulées en tenant compte de l’inflation, utilisez notre calculateur Investir en tenant compte de l’inflation.

Quel est l'impact de l'inflation sur vos économies?

Non seulement l’inflation diminue la valeur de vos revenus au cours de votre retraite, mais elle diminue aussi la valeur de vos économies avant votre retraite.

Le tableau suivant montre l’accumulation d’un placement de 1 000 $ chaque année. Par exemple, après 10 ans, vous aurez accumulé 12 486 $. Par contre, en tenant compte de l’inflation, la valeur réelle de ces économies ne sera plus que de 11 144 $.

Accumulation d'un placement annuel de 1 000 $ rapportant 4 % de rendement annuellement en tenant compte de l'inflation
Nombre d’années Sans tenir compte de l’inflation Avec une inflation de 2 % Impact de l’inflation
5 ans 5 633 $ 5 302 $ -6 %
10 ans 12 486 $ 11 144 $ -11 %
20 ans 30 969 $ 24 677 $ -20 %
30 ans 58 328 $ 41 110 $ -30 %

Connaissez-vous le 72+?

La « règle du 72 » permet d'estimer le nombre d’années nécessaire à ce que votre placement double de valeur.

  • Déterminez le rendement annuel que vous pensez obtenir. Par exemple, 4 %.
  • Divisez 72 par ce chiffre. Dans notre exemple : 72 ÷ 4 = 18.
  • La réponse est le nombre approximatif d’années nécessaires pour que la valeur de votre argent double. Donc, si vous investissez 1 000 $ à 4 %, après 18 ans votre investissement vaudra environ 2 000 $.
  • Il s’agit d’une approximation. Si vous aviez utilisé notre calculateur, vous auriez obtenu 2 026 $

La règle du 72 ne tient toutefois pas compte de l’inflation. Une solution existe : la règle du 72+.

La méthode de calcul est la même que pour la règle du 72, mais vous soustrayez l’inflation du rendement annuel.

Supposons par exemple que vous prévoyez une inflation de 2 % et un rendement de 4 %. Votre rendement réel est de 2 %, soit 4 % - 2 %. Plutôt que diviser 72 par 4, vous divisez 72 par 2. La réponse est 36. La valeur réelle de votre investissement doublera donc dans environ 36 ans.

Bien que la règle du 72+ est assez précise pour être utile, elle comporte une marge d’erreur de moins de 5 %. Alors, si votre réponse est « 20 ans », dites-vous que la réponse réelle se situe entre 19 et 21 ans.

L’espérance de vie et la possibilité de vivre plus vieux que la moyenne

Un Québécois de 60 ans a 50 % de chances de vivre jusqu’à 89 ans. Une Québécoise a autant de chance de vivre jusqu’à 91 ans (source : Institut canadien des actuaires, La mortalité des retraités canadiens, 2014). Vous avez donc de bonnes chances de vivre longtemps et d’avoir une retraite qui dure plusieurs années.

Pour ne pas manquer d’argent à la retraite, vous pourriez planifier en considérant la possibilité de vivre plus vieux que votre espérance de vie, par exemple 94 ans pour un homme et 96 ans pour une femme.

Vous connaissez maintenant les sources de revenu sur lesquelles vous pourrez compter à la retraite. Vous avez déterminé vos objectifs de retraite et vous savez combien épargner par année. Vous pouvez maintenant :